vendredi 9 novembre 2007

«A nous de vous faire préférer le train»

Puisque Lezlie parle "voyage". Continuons et parlons de mon dernier : Paris-Lyon (oui, je sais, c'est tout de suite moins glamour). TGV bondé. Deux heures de trajet. Je suis coincée en seconde classe à côté d'un monsieur TRÈS corpulent. Je ne lui en veux pas et ne vais certainement pas le juger la dessus. Seulement, il pue. Dans le genre «pas vu la trace d'une goutte d'eau savonnée depuis plusieurs jours». Et là, je lui en veux. Et je tiens à préciser qu'il n'est pas dans l'impossibilité financière d'en prendre une (à moins que le MacBook Pro et autre Blackberry qu'il utilise sont offerts dans les menues Happy Meal chez Mc Do). Sa corpulence est telle qu'il me touche. Angoisses. Là, son surpoids me pose d'un seul coup problème. Parce qu'en plus, en bon mâle qu'il est, il profite bien de la situation et ne rechigne pas à chercher le contact. Et il est en sueur...
Je me mets en hyper ventilation cérébrale (si, si, ça existe). Je tiens 45 minutes, me concentrant sur mon bouquin, mon Ipod, et les jeux imaginaires débiles que j'invente, mais rien n'y fait. Je n'en peux plus et j'ai la rage. RRRHHHAAAAA !!!! (ça, c'est l'expression écrite de ma rage. Pas très impressionnant comme ça). On arrive dans une heure, soit 60 minutes, 3600 secondes....
Bon, pressons la touche "avance rapide". Je suis humaine : je craque. Que dis je ? je pète les plombs et me retiens in extremis de lui gueuler dessus (péter les plombs je vous dis. Pas de préambule. Rien. Nada. Je serai passée tout de suite à l'option «je te pourris devant tout le monde»). Forcément, ça se serait entendu. Forcément, les regards réprobateurs en ma direction se seraient multipliés. Pensez donc, la jeune femme qui engueule son voisin parce qu'il est gros. Le raccourci aurait été rapide et le couperet serait tombé. «Non, mesdames et messieurs, si je manifeste mon mécontentement à cette personne (restons poli), c'est parce que ce monsieur ne se lave pas (c'est son choix), et qu'il m'impose de fait son odeur (et là, je ne marche pas), et me touche... RRRHHHAAAAA !!!!! Le tout dans ces putains de siège SNCF fait pour les personnes dites de corpulence "normale". Alors voilà, il est là le racisme ordinaire. Le rejet stupide. Pas dans ma gueulante.» Voilà ce que j'aurai dit (et j'aurai peut être alors ponctué l'ensemble d'un «bande de connards» bien appuyé).
Au lieu de ça : j'ai pris mes affaires et fini la deuxième heure de trajet dans "l'entre-wagon". Génial.

3 commentaires:

Monica B. a dit…

t'as pas eu un peu de remords à lui dire? Le pauvre, si ça se trouve il sait même pas qu'il sent pas bon, le monsieur. C'est comme quand t'as un truc sur la dent et que personne te le dit, c'est horriblement gênant, après coup.
La prochaine fois, apporte ton déo en bombe (taille sac à main, à toujours avoir sur soi) et pulverise discrétos dans ton espace vital. ça sentira la cocotte, t'auras l'impression d'être à Versailles en 1700 et puis c'est tout.
Ou alors tu fais genre t'as le syndrome Gilles de la Tourette.
C'est toi qui voit.

Anonyme a dit…

J'ai vécu sensiblement 6 mois auparavant la même chose 12 heures durant entre Bangkok et Paris avec un gars de 130 kg dont le bras gros comme ma cuisse débordait de moitié sur MON siège....

Avantage, il s'était lavé... Mais j'ai pas dormi. Et j'ai utilisé les mêmes armes, l'iPod, les journaux et même la micro télé pour regarder d'affilée Rocky 112, Pars Vite et Reviens tard, James Bond 348 et un documentaire sur les manchots sur Discovery Channel... Fabuleux voyage... En comptant les balises sur le GPS fourni.

Anonyme a dit…

Dans un autre registre, celui qui n'a pas connu un trajet entier avec des cagoles estampillées Est de la France ( si, si ça existe ! ) et qui font un debriefing pendant trois heures sur leur tournée de lapdance et la délicate question de savoir si garder le string ou pas ça fait garce...Non, celui-là n'a pas touché toute la profondeur de l'âme humaine. Bon, depuis l'une d'elle a été sauvée puisqu'elle a fait carrière en faisant la couv de GTI Magazine... L'avantage c'est qu'elles sentaient bon ( heureusement vu le minimalisme vestimentaire pratiqué...).
Bref, le TGV de l'Est c'est beau comme un docu de "Strip tease "...