dimanche 17 février 2008

Of the magical Mr. Burton

Malgré l'avalanche de navets et d'imbécilités notoires qui polluent les écrans de cinémas (américains comme français, je précise), je continue à fréquenter les salles obscures avec une ferveur quasi religieuse. (quasi, j'ai abandonné la bénédiction du popcorn). Je me farcis donc, telle une dinde made in New England, entre autres, des films d'auteurs indépendants (Exemple digression - La vie et l'œuvre d'un peintre tchèque autiste, borgne et manchot reclus dans la toundra. Retrace en plans fixes les péripéties rocambolesques de sa relation épistolaire avec un pinceau en poils de yack. Un plan séquence de 45 minutes illustre graphiquement les dialogues entre les 2 protagonistes et s’achève sur le suicide à la peinture à l’eau de l’artiste maudit - Fin de la digression) ou des comédies romantiques (Re-digression - Hugues Le Grand et Sandra Bouloque renversent un sanglier grand veneur sur leurs costumes de bal. Se rendent compte qu'ils appartiennent au même club de Scrabble. Se détestent parce qu'elle lui met une raclée au tournoi inter-maisons de retraite. Il n'aime que les brunes, elle est chauve. Elle devient l'ambassadrice d'une marque de perruques en poils de lapin angora. Il a un faible pour les rongeurs. Ils se marient et vivent heureux comme des cons dans leur ferme d'élevage de chinchillas à poils drus - Fin de la digestion).
Crap, crap, crap and more crap...


Bref. La raison pour laquelle je m'auto-inflige ces tortures cinématographique est simple. Tim Burton. Je patiente, en m'abrutissant de chicks flicks et autres âneries celluloidesques, jusqu’à ce que Mister Burton daigne nous faire l'aumône d'un film. A mes humbles pupilles dilatées, ses films sont tout bêtement magiques (petit bémol sur Batman et son frère Batman Returns - tout de même le moins pire de la série- où Dany DeVito à 3 doigts mange du poisson cru). Pour rappel, petite filmographie sélective:

Edwards aux mains d'argent
Tellement sublime que les doigts m'en tombent (rires). Poétique, sombre, cette critique aigre-douce de l'Amérique Tupperware que je connais si bien, est une ode capillaire au nouveau venu Johnny Depp. La naissance d’un réalisateur culte. Winona Ryder en catholic school girl en prime

Mars Attacks!
Invasion burlesque, délirante et hallucinée de la Terre par de petits extraterrestres verts hypertrophiés du bulbe. My fellow Americans, les envahisseurs, y sont ridiculisés en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Jelly donut". De la science fiction en carton-pâte, assumée, à hurler de rire. Ack ack ack ack, la moumoutte de Tom Jones et Natalie Portman en prime.

Sleepy Hollow
Johnny Depp, le retour, cette fois en enquêteur médico-légalo-abruti. Conte horrifique à l'ambiance poisseuse et embrumée, dans laquelle chacun cherche sa tête. Surtout l'excellent Christopher Walken, cavalier punk et sanguinaire, qui aimerait bien pouvoir se limer les dents tranquille, merci. Quelques hectolitres d'hémoglobine de synthèse et Christina Ricci blonde en prime.

Big Fish
Petite parenthèse colorée que cette dramady hétéroclite et fourre-tout, sur la relation entre un père mourant et son fils pas très détendu du mobile. L'histoire implique aussi: Ewan McGregor à bretelles, un gentil géant associal, un cirque à lycanthrope, une sorcière moche, des chats normaux et un très gros poisson. Les ravissantes Helena Bonham Carter, Alison Lohman et Marion Piaf Cotillard en prime.

Sweeney Todd
Le dernier né de la série et l’évidente raison de ce post. Ce coup-ci, Tim Burton verse franchement dans le ketchup. Mais pour ne pas faire comme tout le monde, il s’est dit que, quitte à revisiter les Ted Bundy et autres Hannibal de ping-pong, ce serait bien plus marrant de les faire chanter. J’ai donc vu-de-mes-yeux-vu les dociles Johnny Depp et Helena Bonham Carter, membres permanents de la dream team Burton (rires), donner vie (et mort – mouhahahahaha), en chantant s’il-vous-plait, à cette sombre et magnifique histoire de vengeance, d’amours transies, de gorges tranchées et de tourtes farcies. Avec brio. (C’est qui brio ? pardon)

De l’intrigue, des meurtres, des flashbacks en Technicolor, du sang, du chant, du sexe (hem, I wish), et of course, un univers graphique qui n’appartient qu’à lui : Tim Burton nous livre ici son œuvre la plus extrême et la plus déconcertante. Si ce n’est pas encore chose faite, ruez vous voir Sweeney Todd, the demon barber of Fleet Street (en français, un un truc comme ça aussi). Et en prime dans son meilleur rôle, Helena Bonham Carter et son décolleté.

4 commentaires:

Sylvain | NoMorgan a dit…

Yeah \m/

Gilles Rammant a dit…

Excellent ! T'assure !

damezadigue a dit…

je partage ta passion pour mister Tim!
j'ai adoré sweeney todd! il est certes sanglant mais j'ai trouvé que le sang comme les morts... semblaient volontairement factices, ce qui donnait un aspect burlesque aux scènes violentes et sanglantes... qu'en penses tu?

Lezlie Mac a dit…

but of course my dear.. le sang de burton, c'est du ketchup! Et l'enchainement frénétique de coupé de gorge est un ballet avec Johnny Depp qui danse. Il fait l'homme, et le rasoir fait la femme...